Publié le mercredi 11 janvier 2017

« Mes études à Shanghai : un vrai plus sur mon CV », Sarah Banderly

Diplômée en M2 Communication publique et politique dans une école de communication, Sarah Banderly a choisi d’effectuer son dernier semestre d’études à l’étranger, plus particulièrement à Shanghai. Un séjour qu’elle ne regrette pas, tant sur le plan professionnel que personnel.

Pourquoi avez-vous choisi de partir à Shanghai ?
Sarah Banderly. J’ai toujours voulu partir à l’étranger pendant mes études mais ma formation en droit ne me l’avait pas permis. L’ECS Paris me donnait le choix entre Londres et Shanghai. Le cursus à Londres n’était pas assez axé sur la politique (ma spécialité), alors que les cours à Shanghai me donnaient accès à la communication digitale (point que je n’avais jamais abordé) et à la communication inter-culturelle. Outre l’intérêt pour le contenu, je trouvais que c’était une bonne manière de finir mes études en partant à l’autre bout du monde. Enfin, l’Asie m’a toujours attirée. J’aimerais y vivre plus tard. Mon expérience à Shanghai m’a d’ailleurs confortée dans mon choix. Je m’y suis sentie comme un poisson dans l’eau.

Cela paraît très compliqué de trouver un appartement en quelques semaines à Shanghaï. Avez-vous rencontré des difficultés ?
S.B. Cela dépend de nos exigences. La période de février est un bon moment pour trouver un appartement car les étudiants qui finissent le premier semestre libèrent des logements. Smart Shanghai, la communauté française à Shanghai, peut aussi nous aider. Il existe des sites et des groupes Facebook qui diffusent des annonces de location. Au final, nous avons tous trouvé chaussure à notre pied. Pour ma part, j’ai trouvé au bout de deux semaines. Ce n’était pas si dramatique !

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Le parc forestier de Zhangjiajie est classé depuis 1992 au patrimoine mondial de l’UNESCO. © Sarah Banderly

Avez-vous été choquée par la culture chinoise à votre arrivée ?
S.B. J’avais déjà eu la chance d’aller à Shanghai quand j’étais petite. Le « choc culturel » n’a donc pas été trop fort. Bien sûr, en dix ans, il y a eu des changements, la mentalité des citadins a évolué, la ville s’est beaucoup internationalisée. Le plus marquant a été la pollution. Nous sommes tous tombés plus ou moins malade au début.

Que vous ont apporté les cours dispensés sur place ?
S.B. J’avais à la base très peu de connaissances en matière de digital car ma formation était très centrée sur la communication politique et publique. J’ai donc appris en Chine à utiliser les réseaux sociaux locaux (WeChat, Weibo). C’est un vrai plus sur mon CV. J’ai pu aussi me pencher sur la communication culturelle grâce à des professeurs spécialisés en communication asiatique. Nous avons appris les habitudes culturelles pour conclure des affaires. Par exemple, en Chine, pour finir un deal, on boit énormément. Ce sont des informations qui nous seront utiles quand nous traiterons au cours de notre future carrière avec les pays asiatiques.

Comment s’est passé votre stage de deux mois ?
S.B. J’ai suivi un stage dans une agence de communication sino-britannique. Les patronnes étaient des Anglaises basées en Chine. J’étais affiliée dans le pole digital et création de contenus pour des marques de mode et de cosmétique. Ce fut une expérience très enrichissante qui m’a permis de découvrir la vie de bureau en Chine. Les Chinois sont très accueillants et ouverts. Ils étaient toujours là en cas de besoin. J’ai également pu mettre en application les cours sur les réseaux sociaux. Enfin, mes collègues m’ont donné des cours de chinois. Ce qui n’était pas négligeable !

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Fenghuang, une ville chinoise construite sur pilotis. © Sarah Banderly

Qu’auriez-vous aimé avoir de plus pendant ce semestre d’études ?
S.B. J’aurais aimé que nous soyons mélangés pendant les cours avec d’autres étudiants de différentes nationalités. Cela nous aurait permis de pratiquer davantage l’anglais et le chinois et d’avoir une plus grande ouverture culturelle. Même au sein de notre colocation, nous étions tous francophones. Nous avions décidé de parler en anglais. Mais ça n’a pas duré.

En dehors de Shanghai, avez-vous pu visiter d’autres lieux ?
S.B. Comme je vous le disais, j’ai fait le tour de l’Asie en train avec mes parents quand j’étais plus jeune. J’avais déjà vu toutes les grandes places. C’est pourquoi, avec une amie, nous avons décidé de visiter la Chine profonde. Nous avons vu des paysages magnifiques. Changsha, la ville de Mao nous a surprise. On s’attendait à un lieu très traditionnel alors que c’est plein de boîtes de nuit. On a aussi visité Fenghuang une ville sur pilotis. Nous avons rencontré des personnes adorables, qui essayaient réellement de nous satisfaire car nous étions les premiers Européens qu’ils servaient au restaurant. Cela changeait vraiment de Shanghai.

Avez-vous senti la censure du gouvernement dans votre vie quotidienne ?
S.B. C’est vrai que l’on ne se sent pas libre. Il y a des restrictions et on ne peut pas aller sur Facebook ou Google par exemple à moins d’avoir un compte VPN (réseau privé à télécharger en amont pour géolocaliser son adresse IP et éviter la censure sur certains sites Internet depuis la Chine, ndlr). Je me suis un peu intéressée à la politique chinoise. On voit que c’est très fermé, mais en y habitant, on oublie vite. La seule chose qui nous rappelle la censure est celle pratiquée sur Internet. D’ailleurs, de plus en plus de Chinois se créent des comptes VPN pour accéder à Facebook.

Propos recueillis par Mélodie Moulin